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Retour à Villimpenta



Retour à Villimpenta

Je suis comme tant d’autres, un fils d’immigré italien qui tient à lever l’omerta concernant la maltraitance de l’exil et hostilité helvétique des années 50 envers les Italiens émigrés. Ma motivation première lors de l’écriture de cet ouvrage découle d’un profond devoir de réparation et de pardon à effectuer vis-à-vis de mes deux parents. Je vous propose d’être acteur de la naissance de mon livre en m’aidant à faire de sa parution prochaine, avec les Editions Maïa, un succès. Plus les préventes seront nombreuses, plus mon livre sera promu et diffusé. En retour, vous serez présents dans le livre en page de remerciements et vous recevrez le livre en avant-première, frais de port inclus !

Ce livre représente la traversée impitoyable d’un père ayant été contraint d’abandonner famille et patrie afin de survivre dans un pays, la Suisse, qui s’avérera par la suite des plus hostiles. Ce témoignage direct relaté à l’oreille de son fils unique, alors âgé de 8 ans et poursuivi jusqu’à l’adolescence de ce dernier. L’histoire débute au moment de la naissance de ce papa dans un vulgaire seau de fer blanc, en 1932, au milieu d’un champ de pastèques des plaines du Pô, à Villimpenta. C’est en ce décor contrasté de pure magnificence et d’espace infini que ce père appréhendera la misère, les coups, les hordes nazies de 39-45, la pendaison par les pieds de Mussolini et son amante à Milan, les divers bouges en lesquels il logea jusqu’à son départ volontaire pour la Suisse. L’originalité universelle d’un drame humain se déroulant chez les honnêtes gagnes nobles de la majorité silencieuse. Un récit librement adapté de faits réels. Extrait Des champs de pastèques à perte de vue, dont les horizons se barraient d’humidité, de crachin provenant des hautes raffineries agitant leurs fanions bleutés en bout de gueules. Elle avait accouché ainsi la Mamma, entre deux travaux, se cachant sous les maïs afin d’évacuer le fils entre ses culottes fendues. Le sang se mêlait aux mottes, puis vers la fin du travail, couchée entre les sillons en guise de grabat, le placenta suivit aussi instinctivement que chez les bêtes. Parfois, ce n’était pas des pastèques qu’on ramenait à la ferme, mais des fontanelles amochées, pilées de vernix lubrifiant les anses de seaux. Puis le labeur continuait, la terre se nourrissait ainsi de toutes ces languettes de sang, de caillots s’écoulant le long des cuisses. Ça larmoyait en haut, ça larmoyait en bas, pendant que les hommes en prenaient d’autres ou les astiquaient à la ferme, entre deux verrées de grappa. On serrait les dents sur une lanière de bœuf, et dans la crasse des cuisines au sol battu, l’odeur recuite du risotto se mêlait à l’âcre bouillon des sueurs accumulées. Papa est né de ça, dans les grandes peines du Pô, à Villimpenta, proche de Vérone et Padoue. Parmi les canaux piégés d’algues, aux courants pris en otage, la verdeur des maïs et des portes à rubans, telles des nouilles multicolores se disputant les clartés maladives du jour. Né dans un seau, papa, sûrement cahoté contre les bords par ceux l’ayant mal trimbalé. Ce rachitisme devait provenir de là. Le grand coupable du commencement, ce bidon d’aisance servant à se soulager de tout, fut le moule du père. Il n’avait rien à envier aux nombreux gazomètres dont les silhouettes d’alentours frémissaient sous les étés caniculaires.

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